L'Emprise

Antoine se bat, depuis des années, 

Contre les moulins et la réalité

Il force, s’acharne, engage ce qu’il peut

Pour un jour obtenir de bon droit ce qu’il veut

Le succès, la prouesse et la reconnaissance

Et générer en lui sa propre transcendance.

Accumulant tout, succès, force, et diplômes,

L’académie nie le niais. Ne restent dans sa paume

Que sacrifices vains, pauvres et inutiles

Lui donnant l’illusion d’une vie vécue vile.

Assis dans sa chambre, déprimé et sans foi

Il se rend compte que, loin du coeur ou du foie 

Loin de ses idéaux, la société-noirceur

a transformé sa vie en un vain ascenseur.

Alors Antoine se lève, car la vie est possible

Il ne s’agace plus, de ce monde implausible

Il se lève juste et saisit de sa main 

Ce qu’on lui fait croire être sec, insaisissable

Mais qui pourtant n’est pas, ni aride ou instable.

Il comprend enfin que sa vie est seule sienne

Et qu’aucun charognard, aucune de ces hyènes

Ne sauront le priver des objectifs qu’il vise 

Si ceux-ci se cantonnent à sa propre emprise.

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© PARO